Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/154

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plois de la guerre. À la vérité, les entreprises d’Alexandre ont quelque chose de plus étonnant ; mais la conduite et la capacité ne paraissoient pas y avoir la même part. La guerre d’Espagne contre Petreius et Afranius, est une chose que les gens d’une expérience consommée admirent encore. Les plus mémorables siéges des derniers temps ont été formés sur celui d’Alexie8 : nous devons à César nos forts, nos lignes, nos contrevallations, et généralement tout ce qui fait la sûreté des armées devant les places. Pour ce qui est de la vigueur, la bataille de Munda fut plus contestée que celles d’Asie ; et César courut un aussi grand péril en Égypte, qu’Alexandre dans le bourg des Malliens.

Ils ne furent pas moins différents dans le procédé que dans l’action. Quand César n’avoit pas la justice de son côté, il en cherchoit les apparences : les prétextes ne lui manquoient jamais. Alexandre ne donnoit au monde pour raisons que ses volontés : il suivoit par tout son ambition ou son humeur. César se laissoit


8. Ainsi traduisoit-on, alors, le nom d’Alesia. Saint-Évremond nous révèle ici une circonstance pleine d’intérêt, et qui n’a pas été mise en lumière par les archéologues et les savants officiers à qui nous devons la polémique vive et piquante, ouverte sur la question de l’emplacement véritable de l’Alise assiégée par César.