fît maréchaux de camp : Hannery, fondé sur ce qu’il avoit pensé être enseigne des gendarmes du roi ; Caumesnil, sur ce qu’il s’en étoit peu fallu qu’il n’eût été mestre de camp du régiment de Monsieur[1].
Boucaule ne pouvoit pas dire qu’il eût jamais vu d’armée ; mais il alléguoit qu’il avoit été chasseur toute sa vie, et que la chasse étant une image de la guerre, selon Machiavel[2], quarante ans de chasse valoient bien, pour le moins, vingt campagnes. Il voulut être maréchal de camp, et le fut.
Flavacourt[3] disoit que, pour être bon capitaine, il falloit avoir vu des déroutes, aussi bien qu’avoir gagné des combats, suivant que Barrière[4] avoit lu, dans le livre de M. de Rohan[5]. Cela étant, il prétendoit que personne ne lui pouvoit disputer l’avantage de sa propre expérience, tout le monde se souve-
- ↑ Caumesnil est compris dans l’amnistie dont parle le cardinal de Retz, Mémoires, II, page 111. Cf ibid. pages 119, 140 et 168. — Sur Charles d’Ailly, sieur d’Annery, ou d’Hannery, voyez ibid. page 119, et inf. page 30.
- ↑ Nicolo Machiavelli, discorsi sopra la prima Deca di T. Livio, lib. III, cap. 39.
- ↑ Sur Flavacourt et Barrière, voyez Tallemant, III, pages 421, 455, etc.
- ↑ Son beau-frère.
- ↑ Le Parfait Capitaine, ou l’Abrégé des guerres des Commentaires de César, etc. Voyez notre tome 1, p. 113.