Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vry11 ont été les plus braves gens du monde ; mais on ne nous dit point qu’il y avoit une opiniâtreté de faction mêlée à la hardiesse de d’Andelot ; qu’il paroissoit quelque chose de vain et d’audacieux dans la bravoure de Bussy ; et que la valeur de Givry avoit toujours un air de chevalerie.

Il y a quelque chose de particulier dans les


siné en 1579, ou selon Mézerai en 1580, dans son gouvernement d’Anjou, à l’âge d’environ vingt-huit ans. Le comte de Montsoreau ayant su qu’il voyoit sa femme, la força le poignard sur la gorge, de lui écrire de se rendre incessamment auprès d’elle. Bussy vint ; et dès que le comte sut qu’il étoit dans la chambre de la comtesse, il s’y jeta accompagné de cinq ou six hommes armés. Bussy ne trouvant pas la partie égale, sauta par une fenêtre dans la cour : mais il y fut bientôt attaqué par d’autres personnes. Il se défendit longtemps, avec une vigueur et une fermeté incroyables, et leur vendit bien chèrement sa vie. Brantôme n’a pas osé s’étendre sur la mort tragique de Bussy d’Amboise, dans l’abrégé qu’il a donné de sa vie, au tome III des Hommes illustres. (Des Maizeaux.)

11. N. de Longvic, seigneur de Givry, tué au siège de Laon en 1594. — « Dans les attaques, dit Mézerai, fut tué Givry, le plus accompli cavalier qui fût à la cour, soit pour son héroïque vaillance, soit pour les connoissances qu’il avoit des belles lettres, soit pour l’esprit et pour la galanterie. Un désespoir amoureux conçu de l’infidélité d’une princesse, le jeta si souvent dans les périls, qu’il y demeura comme il le souhaitoit. » — Cette princesse, que Mézerai n’a pas voulu nommer, c’étoit Louise, fille de Henri duc de Guise, assassiné aux États de Blois, en 1588, par ordre de Henri III : elle épousa François de Bourbon, prince de Conti, et mourut en 1631. (Id.)