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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/220

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mestres ; mais ç’a été plutôt par la haine de la violence que par l’amour de la liberté. Quand un autre s’oppose à la paix17, après une longue guerre, la paix se fait malgré lui : mais elle se fait par le sentiment de la misère présente ; et la considération naturelle qu’on a pour lui, n’est que suspendue, non pas ruinée. Ces coups extraordinaires étant passés, on revient au prince d’Orange. Les républicains ont le déplaisir de voir reprendre au peuple ses premières affections, et ils appréhendent la domination, sans oser paroître jaloux de la liberté.

Dans le temps que le prince d’Orange n’avoit ni charge, ni gouvernement ; dans le temps qu’il n’avoit de crédit que par son nom, le pensionnaire et M. de Noortwick étoient les seuls qui osassent prononcer hardiment le mot de République à la Haye. La maison d’Orange, avoit assez d’autres ennemis ; mais ces ennemis parloient toujours des États, avec des expressions générales, qui n’expliquoient point la constitution du gouvernement.

La Hollande, dit Grotius, est une République faite par hasard, qui se maintient par la crainte qu’on a des Espagnols : Respublica casu facta, quam metus Hispanorum continet. L’appréhension que donnent les François aujourd’hui


17. La paix de Nimègue.