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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/221

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fait le même effet ; et la nécessité d’une bonne intelligence unit le prince aux États, les États au prince. Mais, à juger des choses par elles-mêmes, la Hollande n’est ni libre, ni assujettie. C’est un gouvernement composé de pièces fort mal liées, où le pouvoir du prince et la liberté des citoyens ont également besoin de machines pour se conserver.

Venons maintenant à ce qui regarde les cours, et faisons réflexion sur les effets que les passions y produisent.

En quelle cour les femmes n’ont-elles pas eu du crédit, et en quelles intrigues ne sont-elles pas entrées ? Que n’a point fait la princesse d’Eboli sous Philippe II, tout prudent et tout politique qu’il étoit ? Les dames n’ont-elles pas retiré Henri le Grand d’une guerre avantageusement commencée ? Et ne lui en faisoient-elles pas entreprendre une, incertaine et périlleuse, lorsqu’il fut tué ? Les piques du cardinal de Richelieu et du duc de Buckingham, pour une suscription de lettre, ont armé l’Angleterre contre la France. Mme de Chevreuse a remué cent machines, dedans et dehors le royaume. Et que n’a point fait la comtesse de Carlisle ? N’animoit-elle pas du fond de White-Hall toutes les factions de Westminster ?

C’est une consolation pour nous, de trouver nos foibles en ceux qui ont l’autorité de nous