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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/222

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gouverner, et une grande douceur à ceux qui sont distingués par la puissance, d’être faits comme nous pour les plaisirs.


ÉLOGE DE MONSIEUR DE TURENNE1.
(1688.)

Je ferois tort à la naissance de M. de Turenne, si je songeois à instruire le public d’une maison aussi illustre et aussi considérable dans toute l’Europe que la sienne. Je ne m’amuserai point à dépeindre tous les traits de son visage ; les caractères des grands hommes n’ont rien de commun avec les portraits des belles femmes ; mais je puis dire en gros qu’il avoit quelque chose d’auguste et d’agréable ; quelque chose en sa physionomie qui faisoit concevoir je ne sais quoi de grand, en son âme et en son esprit. On pouvoit juger, à le voir, que par une disposition particulière, la nature l’avoit préparé à faire tout ce qu’il a fait.



1. Cet éloge devoit trouver sa place dans une histoire de M. de Turenne, entreprise par Saint-Évremond, à la prière de la maison de Bouillon, ainsi que nous l’avons dit, dans l’Introduction.