Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sévèrement, je dirois que l’affaire de Mariendal est arrivée pour m’être laissé aller mal à propos à l’importunité des Allemands, qui demandoient des quartiers ; et que celle de Rhetel est venue de m’être trop fié à la lettre du gouverneur, qui promettoit de tenir quatre jours, le jour même qu’il se rendit. » À quoi il ajouta : Quand un homme se vante de n’avoir point fait de fautes à la guerre, il me persuade qu’il ne l’a pas faite longtemps. Il lui ressouvint toujours de l’importunité de Rosen5 à demander des quartiers, et de la facilité trop grande qu’il avoit eue à les accorder. Cette réflexion lui fit changer de conduite à l’égard des officiers ; il continua les bons traitements qu’il avoit accoutumé de leur faire, mais il ne voulut plus se trouver en état d’en être gêné pour le service.

Le premier embarras dont il se défit fut celui des disputes de l’infanterie : cette vieille habitude, fondée sur une apparence d’honneur, étoit comme un droit que tous les corps vouloient maintenir. L’opposition fut grande, mais le général en vint à bout ; et Puységur, le plus intelligent et le plus difficultueux des of-


5. Conrad, marquis de Rosen, né en Alsace en 1638 ; colonel d’un régiment de son nom, à Mariendal ; lieutenant général, en 1688 ; maréchal de France, en 1703 ; mort en 1715.