Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/27

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prendre de nouvelles liaisons avec le Portugal, après la défaite de Don Luis ; je lui vois joindre nos forces à celles de ce royaume, pour chasser le roi catholique de Madrid, sans aucun respect d’une personne sacrée et inviolable3.

Cependant, il étoit d’un chrétien de pardonner à ses ennemis ; il étoit généreux de ne pousser pas sa victoire jusqu’à la ruine d’une si belle monarchie ; il étoit politique de n’étendre pas tant nos frontières, que le soin des choses éloignées nous fit négliger celles qui sont naturellement à nous.

J’entends les envieux de Son Éminence,


et Léopold son fils fut élu empereur le 18 juillet 1658, quoiqu’il ne fût pas Roi des Romains. Saint-Évremond raille ici le cardinal de sa précipitation à faire la paix ; il insinue que le cardinal de Richelieu n’auroit pas manqué une si belle occasion d’ôter l’empire à la maison d’Autriche ; et que, par des présents ou par des menaces, gagnant les suffrages des électeurs ennuyés de le voir durer si longtemps dans une même maison, il les auroit facilement portés à prendre un autre que Léopold (Des Maizeaux). Voy. Bayle, Dict. hist., art. de Louis XIII.

3. Après la mort de Jean IV, roi de Portugal, en 1656, les Espagnols crurent devoir profiter de la minorité d’Alphonse IV pour reconquérir ce royaume ; et l’année suivante, ils se rendirent maîtres d’Olivenza. Les Portugais, de leur côté, tâchèrent de surprendre Badajos ; mais ce projet fut si mal concerté, qu’il ne réussit point. Ils ne laissèrent pas, en 1658, de retourner devant cette ville ; et après l’avoir assiégée inutilement pendant qua-