Aller au contenu

Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui, n’osant se prendre directement à la paix, condamnent la manière dont on l’a faite ; attaquent la suspension, et cet engagement trop facile des conférences, où tous les articles d’une paix ratifiée ont été changés.

Il est bien vrai que M. de Turenne n’oublia rien pour dissuader cette suspension ; mais il ne considéroit pas le véritable motif d’un abouchement si glorieux ; et, tandis que ce grand général rouloit dans sa tête le triomphe de la Flandre, il ignoroit celui que s’étoit proposé M. le cardinal, dans un combat d’intelligence et de raison.

En effet, il n’a rien désiré plus fortement


tre mois, ils formèrent le dessein de se retirer. Don Louis en ayant été averti, et sachant d’ailleurs que leur armée étoit presque entièrement ruinée, résolut de s’aller mettre à la tête des troupes espagnoles, afin de s’acquérir, sans beaucoup de risque, la gloire d’avoir secouru une place si importante ; mais quand il arriva sur la frontière, il trouva que les Portugais, qui manquoient de tout, s’étoient déjà retirés. Enflé d’un si grand succès, il médita la prise d’Elvas, et voulut lui-même assiéger cette place, qui se défendit vigoureusement, durant quatre mois. Cependant les Portugais, ayant rassemblé un petit corps de troupes, marchèrent tout droit à Don Louis, et, avant surpris les Espagnols dans leur carnp, les battirent ; ce qui jeta toute l’Espagne dans une grande consternation. M. de Saint-Évremond veut dire que Richelieu n’eût pas manqué de se joindre au Portugal, et de profiter de cet incident, pour achever de ruiner l’Espagne. (Note de Des Maizeaux.)