Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/312

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mour que de guerre ; l’histoire se trouve défigurée, sans que le roman soit embelli : guerrier dont la gloire n’a rien d’animé qui excite notre ardeur, amant dont la passion ne produit rien qui touche notre tendresse.

Voilà ce que j’avois à dire sur Alexandre et sur Porus. Si je ne me suis pas attaché régulièrement à une critique exacte, c’est que j’ai moins voulu examiner la pièce en détail, que m’étendre sur la bienséance qu’on doit garder à faire parler les héros ; sur le discernement qu’il faut avoir, dans la différence de leurs caractères ; sur le bon et le mauvais usage des tendresses de l’amour dans la tragédie, rejetées trop austèrement par ceux qui donnent tout aux mouvements de la crainte et de la pitié, et recherchées avec trop de délicatesse par ceux qui n’ont de goût que pour cette sorte de sentiments.