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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/388

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de savoir les divers moyens qui conduisent à cette principale action. Mais la comédie étant faite pour nous divertir, et non pas pour nous occuper ; pourvu que le vraisemblable soit gardé, et que l’extravagance soit évitée, au sentiment des Anglois, les diversités font des surprises agréables, et des changements qui plaisent ; au lieu que l’attente continuelle d’une même chose, où l’on ne conçoit rien d’important, fait nécessairement languir notre attention.

Ainsi donc, au lieu de représenter une fourberie signalée, conduite par des moyens qui se rapportent tous à la même fin, ils représentent un trompeur insigne, avec des fourberies diverses, dont chacune produit son effet particulier par sa propre constitution. Comme ils renoncent presque toujours à l’unité d’action, pour représenter une personne principale qui les divertit par des actions différentes ; ils quittent souvent aussi cette personne principale, pour faire voir diversement ce qui arrive, en des lieux publics, à plusieurs personnes. Ben-Johnson en a usé de la sorte dans Bartholomew Fair[1]. On vient de faire la même chose dans Epsom-Wells[2] ; et dans toutes les deux comé-

  1. C’est-à-dire, la Foire de la Saint-Barthélémy.
  2. C’est-à-dire, les Eaux d’Epsom. Cette comédie est de Shadwell.