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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/389

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dies, on représente comiquement ce qui se passe de ridicule, en ces lieux publics.

On voit quelques autres pièces où il y a comme deux sujets, qui entrent si ingénieusement l’un dans l’autre, que l’esprit des spectateurs (qui pourroit être blessé par un changement trop sensible) ne trouve qu’à se plaire dans une agréable variété qu’ils produisent. Il faut avouer que la régularité ne s’y rencontre pas ; mais les Anglois sont persuadés que les libertés qu’on se donne pour mieux plaire, doivent être préférées à des règles exactes, dont un auteur stérile et languissant se fait un art d’ennuyer.

Il faut aimer la règle, pour éviter la confusion ; il faut aimer le bon sens qui modère l’ardeur d’une imagination allumée ; mais il faut ôter à la règle toute contrainte qui gêne, et bannir une raison scrupuleuse, qui, par un trop grand attachement à sa justesse, ne laisse rien de libre et de naturel. Ceux que la nature a fait naître sans génie, ne pouvant jamais se le donner, donnent tout à l’art qu’ils peuvent acquérir ; et pour faire valoir le seul mérite qu’ils ont d’être réguliers, ils n’oublient rien à décrier les ouvrages qui ne le sont pas tout à fait. Pour ceux qui aiment le ridicule, qui prennent plaisir à bien connoître le faux des esprits, qui sont touchés des vrais carac-