Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/512

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la sainteté envers les dieux, la considération qu’on doit avoir pour la véritable vertu des gens de bien. Caton est un philosophe religieux, défait de toute opinion vulgaire ; qui conçoit des dieux les hauts sentiments qu’une raison pure et une sagesse élevée en peuvent former[1]. Tout y est poétique, tout y est sensé : non pas poétique, par le ridicule d’une fiction, ou par l’extravagance d’une hyperbole ; mais par la noblesse hardie du langage, et par la belle élévation du discours. C’est ainsi que la poésie est le langage des dieux, et que les poëtes sont sages. Merveille assez grande, et plus grande de ne l’avoir su trouver dans Homère, ni dans Virgile, pour la rencontrer dans Lucain !

  1. Voyez le onzième livre de la Pharsale.