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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/520

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JUGEMENT DE M. DE SAINT-ÉVREMOND, SUR LA CRITIQUE
DE SES OUVRAGES ET SUR LEUR APOLOGIE.
À M. Sylvestre.
(1698.)

Je vous renvoie la Critique de mes ouvrages. Je l’ai lue avec attention, et après l’avoir lue, je ne sais si je dois me plaindre ou me louer de son auteur. Vouloir détromper les hommes abusés, dit-il, cinquante ans durant de mes écrits, c’est avoir un zèle pour le public, qui n’est pas fort obligeant pour moi ; mais c’est me faire une espèce d’enchanteur ; et peut-être qu’il y a plus de mérite à savoir tromper le monde tant d’années, qu’à le détromper. Le fort de la critique consiste principalement à remarquer mes expressions embarrassées : je pourrois prendre la censure pour un bon conseil, car j’ai intérêt qu’on entende mes pensées. Je lui dois conseil pour conseil ; qu’il mette moins de netteté dans les siennes ; on a trop de facilité à les connoître. Les choses communes font regretter le temps qu’on met à les lire : celles