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Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/553

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Lorsqu’il te plaît, un rocher pitoyable
Se fond en pleurs malgré sa dureté ;
Le vent te prête un silence agréable ;
Des fiers torrents le cours est arrêté.
Lorsqu’il te plaît, un sommeil favorable
Donne aux tourments le repos souhaité ;
Et qui possède une douceur aimable,
Est, si tu veux, aussitôt agité.
Dans nos périls vient un dieu secourable ;
De nos péchés un autre est irrité :
Pluton te sert, de son gouffre effroyable ;
Les cieux, ouverts selon ta volonté,
Nous laissent voir le palais adorable,
Où Jupiter règne en sa majesté.
D’Orphée et de Lulli le mérite est semblable,
Je trouve cependant de la diversité,
Sur un certain sujet, assez considérable :
Si Lulli, quelque jour, descendoit aux enfers,
Avec un plein pouvoir de grâces et de peines :
Un jeune criminel sortiroit de ses fers,

Une pauvre Euridice y garderoit ses chaînes.



À LA DUCHESSE MAZARIN, SUR LA CADUCITÉ.
(1692.)

Flatté d’une douce espérance,
Que me donnoit la belle Hortense,
Je lui cachois mes cheveux gris,