Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/354

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Scène 2

Satire, Cléande.
Satire

Enfin je l’ay chassé cest object de ma peine,
Qui moissonnoit le fruit de mon attente vaine,
Il est loin, et bien loin de cest astre d’Amour
Qu’il change de desir ainsi que de sejour,
Qu’il renge son vouloir aux loix d’une autre aurore.
Sans se brusler aux rais de celle que j’adore,
Ce beau Ciel de la cour est assez radieux,
Il y verra reluire un million de feux,
Beaux, clairs, estincellans, dont les amoureux charmes
Font doucement quitter aux plus braves les armes.
Qu’il picore les fleurs de mille doux plaisirs,
Il ne m’en chaut : pourveu qu’au but de mes desirs
Il ne guide le cours de sa poursuite heureuse.
Toutes fois combattu d’une alarme peureuse
Il ne reviendra point, plus amoureux de soy
Que de cest œil vainqueur, mon Soleil et son Roy ;
Car le Rosne ondoyant aux sablonneux rivages
A veu dessus son front les craintives images
D’une prochaine mort pallir qon front de dueil,
Et l’Izere escumeux dont le superbe orgueil