Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/75

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VI.

Ce bel or ondoyant qu’Amour en mille nœuds
Au cristal de son front folastrement refrise,
Ce soleil qui jumeau d’un doux rayon m’atise,
Idole de mon ame à qui j’offre mes vœux :

Cest ebene vouté dont le trait amoureux
Triomphe doucement de ma chere franchise,
Ce coral dont le miel me tue et tiranise,
Ces flots qui dans son sein vagabondent negeux :

Ces œillets et ces lis, chaste honneur de sa face,
Ces charmes, ces attraits, ceste pudique grace,
Qui fait mourir de crainte un milier de desirs :

Rendant dessous leur loy ma liberté subjecte,
Sement dans ma prison de glorieux plasirs,
Et de tant de vainqueurs mon ame est la conqueste.

VII.

<poem> Amour n’a point d’autels que ceux de ma rebelle, Amour n’a point de traits que son regard pipeur. Amour n’a de carquois que son œil mon vainqueur, Ny d’arc que ses sourcils dont l’atteinte est mortelle.

Amour d’autre venin les ames n’enforcelle, Que du miel de sa voix où je noye mon cœur,