Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/76

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Amour n’a point de feux que la flamme jumelle
De son œil couronné des beaux rayons d’honneur.

Amour n’a point de nœuds pour lier nos franchises,
Que ce bel or tressé, où mes volontés prises,
Idolatrent ses yeux, seule astres de mon jour.

Bref Amour n’est Amour que par mon adversaire,
Car son ame est l’eclat de sa douce lumiere,
Où il est ma Deesse, et ma Deesse Amour.

VIII.

Tes yeux sont des soleils, des esclairs tes regards,
Tes nœuds d’ambre et de feu les rets de ma franchise,
Ces soleils le brasier dont mon ame est eprise,
Et ses esclairs d’Amour les infaillibles dards,

En vain de ma rason les debilles ramparts
S’oppossent à leur pointe, et ma faible feintise
Cele en vain ma prison ; le doux feu qui m’atise
Esclate malgré moy en mille et mille parts.

Partout où le soleil va guidant sa carriere,
On void estinceller les rays de sa lumiere,
Et l’ombre va cedant à la clarté du jour.

Ainsi puis qu’un soleil esclaire à mon enuie,
l’advoue librement que je me meurs d’amour,
Et qu’en ce doux respas j’eternise ma vie.