Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/78

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Et dans l’obscurité la tourmente s’empire,
Las ! car en vain mes yeux le ciel vont regardant.

La nuit donne aux mortels le somme et le silence,
Mais les tristes souspirs, le dueil et la souffrance,
S’esveillent à la nuit de mon astre d’Amour.

Et nul autre soulas en mon ame ne glisse,
Sinon lors que j’espere, ou voir finir mon jour,
Ou loin de mon soleil que ma douleur finisse.

XI.

Emplumé d’un desir je me perds dans la nue,
Et mon aisle se fond aux rais de mon flambeau ;
Mais ma cheute est si belle et mon astre si beau,
Que les dieux font jaloux de ma perte advenue.

Un pin fueilleux d’audace, une roche cornue,
Sont les butes du foudre, et dans un clair ruisseau,
Qui roule emmy les prés le crislal de son eau,
Du courageux nocher la perte n’est cognue.

Aux gouffres escumeux des ondoyants seillons,
Jouet de la tempeste et des fiers tourbillons,
Seulement il fait bris : ainsi loin de la terre

Dans une large Mer de beautés et d’appas,
Je trouve en ma carriere un glorieux trespas,
Et je tombe frappé de l’amoureux tonnerre.