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Page:7e Congrès hygiène sociale Roubaix 1911.djvu/30

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CONGRÈS DE ROUBAIX

étaient aussi sûrs au point de vue du rapport, mais je n’ai pu réussir, et je crois bien que sauf peut-être dans la Gironde, dont on parlait tout à l’heure, où, si mes souvenirs sont exacts, les sociétés de secours mutuels ont répondu à l’appel de M. Cazalet pour la fondation d’une caisse de crédit immobilier, je crois bien, dis-je, qu’il n’existe en France qu’infiniment peu de sociétés mutuelles faisant d’autres placements que-ceux de la Caisse des Consignations.

Nous nous heurtons aussi à une mauvaise conception du devoir social que se font bon nombre de mutualistes, lorsque nous cherchons à faire appel à eux pour surveiller l’hygiène de l’habitation. Personne au monde n’est mieux placé que les sociétés de secours mutuels pour veiller à l’application des prescriptions de la loi de 1902 et, en particulier, à l’application des règles générales de l’hygiène. Personne ne peut mieux se rendre compte des inconvénients du logement insalubre, personne n’est mieux placé aussi pour connaître les conditions exactes dans lesquelles se trouve chacune des familles ouvrières et plus particulièrement les familles malades.

Il me semblait que rien n’était plus simple, plus indiqué que de charger les sociétés de secours mutuels de profiter des indications qu’elles auraient pu recueillir ainsi pour amener les désinfections, les prescriptions de travaux, et même, quand cela devient nécessaire, les défenses d’habiter. Or, jamais personne n’a voulu entrer dans cette voie. « Nous ne ferons pas cela, me dit-on, parce que nous nous rendrions délateurs, parce que nous ferions un métier de policier. » C’est là un sentiment exagéré et qui tourne en définitive contre le but de la mutualité, puisqu’on laisse des foyers d’infection se développer et qu’au lieu de prévenir la maladie, on va se résoudre à la traiter. Combien de vies humaines ne seraient-elles pas épargnées si tous les bons citoyens saisissaient chaque occasion de défendre la santé publique !

Arrivera-t-on à modifier cet état d’esprit ? Je voudrais bien, quant à moi, que l’autorité qui s’attache à votre Congrès puisse convaincre les braves gens que sont les mutualistes, qu’ils ne peuvent, en dénonçant les mauvaises conditions de salubrité de tels ou tels logements, commettre aucun acte de mauvaise confraternité, aucun acte répréhensible, bien au contraire, et que c’est même pour eux un devoir strict, un devoir rigoureux de conscience, auquel ils ne doivent pas se soustraire. (Applaudissements.)

M. le Dr Dupeux, de Bordeaux. — J’ai été très heureux d’entendre l’orateur qui m’a précédé rendre justice aux sociétés de Secours mutuels de la Gironde. Nos sociétés ont parfaitement compris l’utilité, la nécessité de créations de maisons à bon marché et l’Union départementale des Sociétés de secours mutuels de la Gironde n’a