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Page:Aïssé - Lettres de Mademoiselle Aïssé à Madame Calandrini, 1853.djvu/20

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MADEMOISELLE AÏSSÉ.

met en quête vers les moindres reliques d’un mort chéri.

M. de Ferriol, ambassadeur de France à Constantinople, vit un jour, parmi les esclaves qu’on amenait vendre au marché, une petite fille qui paraissait âgée d’environ quatre ans, et dont la physionomie l’intéressa : les Turcs avaient pris et saccagé une ville de Circassie, ils en avaient tué ou emmené en esclavage les habitans : l’enfant avait échappé au massacre de ses parens, lesquels étaient princes, dit-on, en leur pays. Du moins les souvenirs de la petite fille lui retraçaient un palais où elle était élevée, et une foule de gens empressés à la servir. M. de Ferriol acheta assez cher (1,500 livres) la petite Circassienne ; il était coutumier d’acheter de belles esclaves, et ce n’était guère dans un but désintéressé[1]. Ici il ne paraît pas que son intention

  1. Voici une petite anecdote à l’appui : « M. le comte de Nogent, qui s’appelle Bautru en son nom, est lieutenant-général des armées du roi, fils et peut-être petit-fils d’officier-général, frère de Mme la duchesse de Biron. C’est un homme qui toujours l’a porté fort haut et a fait le seigneur à la cour. Sa hauteur lui a attiré une scène fort déplaisante, en insultant à sa table, à Nogent-le-Roi, pendant les vacances, un officier de son voisinage, au sujet d’un mariage pour sa fille. Il a même eu la sottise de demander une réparation devant