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Page:Aïssé - Lettres de Mademoiselle Aïssé à Madame Calandrini, 1853.djvu/21

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MADEMOISELLE AÏSSÉ.

fût beaucoup plus pure ni exempte d’arrière-pensée : il songeait à l’avenir et à cultiver cette jeune fleur d’Asie. Étant revenu en France, il y amena l’enfant[1] et la plaça, en attendant mieux, chez

    les juges de Chartres. Cela a donné occasion à cet officier de faire ou faire faire un petit mémoire que l’on a trouvé parfaitement écrit, et qui a été répandu dans tout Paris… Dans le mémoire en question, l’officier parle de la noblesse de la mère : on demanderait à propos de quoi. C’est une petite allusion sur ce que M. de Ferriol, ambassadeur à Constantinople, ramena ici deux esclaves très belles. Il en garda une pour lui ; le comte de Nogent, qui peut-être était son ami, prit l’autre. Non-seulement il Ta gardée, mais il Ta épousée, et c’est d’elle que vient la fille à marier qui a fait le sujet de la dispute. » (Journal de l’avocat Barbier, avril 1732, p. 578-579, Bibliothèque du roi, mss., supplém. franc., n° 203647.)

  1. M. de Ferriol eut plusieurs missions et fit plusieurs voyages et séjours à Constantinople. Une première fois, en 1692, il fut envoyé auprès de l’ambassadeur de France, qui le présenta au grand-vizir, et celui-ci l’autorisa à le suivre à l’armée ; M. de Ferriol lit ainsi les campagnes de 1692, 1693 et 1694, dans la guerre des Turcs et des Hongrois mécontens contre l’Empereur. Revenu en France au printemps de 1695, il reçoit en mars 1696 une nouvelle mission, et cette fois il est accrédité directement auprès du grand-vizir ; il fait la campagne de 1696, celle de 1697, passe l’hiver et le printemps de 1698 à Constantinople, s’embarque pour la France le 22 juin 1698, et arrive à Marseille le 20 août. — C’est dans ce second voyage qu’il acheta et qu’il amena en France la jeune Aïssé. — En 1699, M. de Ferriol, qui n’avait eu jusque-là que des