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Page:Aïssé - Lettres de Mademoiselle Aïssé à Madame Calandrini, 1853.djvu/23

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MADEMOISELLE AÏSSÉ.

La fin de l’ode semblait menacer l’amant crédule de quelque prochaine inconstance de la perfide :

Insensé qui sur tes promesses
Croit pouvoir fonder son appui,
Sans songer que mêmes tendresses,
Mêmes sermens, mêmes caresses,
Trompèrent un autre avant lui !

Mais il ne paraît pas que le pronostic ait eu son effet : Mme de Ferriol comprit vite que son crédit dans le monde et sa considération étaient attachés à cette liaison avec le maréchal-ministre, et elle s’y tint. On voit, dans les lettres nombreuses que lord Bolingbroke adresse à Mme de Ferriol[1], qu’il n’en est aucune où il ne lui parle du maréchal comme du grand intérêt de sa vie. Il résulte du témoignage de Mlle Aïssé qu’il y avait dans cet état plus de montre que de fond, et que le crédit de la dame baissa fort avec l’éclat de ses yeux[2]. Tant

  1. Lettres historiques, politiques, philosophiques et littéraires de lord Bolingbroke ; 3 vol. in-8°, 1808. Ces lettres sont une source des plus essentielles pour l’histoire d’Aïssé.
  2. « Tout le monde est excédé de ses incertitudes (il s’agissait d’un voyage à faire à Pont-de-Veyle en Bourgogne) ; le vrai de ses difficultés, c’est qu’elle ne voudrait point quitter le maréchal, qui ne s’en soucie point et ne ferait pas un pas pour elle. Mais elle croit que cela lui donne de la considéra-