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LA BELLE ALSACIENNE

Je finis, de crainte de me mettre de plus mauvaise humeur ; car je m’aperçois, au penchant qui m’entraîne à réfléchir sur les dérèglements de la raison humaine, qu’il ne tiendrait qu’à moi d’être morale si je voulais ; qualité que je n’ambitionne pas et qui n’est ni de mon goût ni de mon caractère.

La proximité du logement m’avait fait connaître Mlle  ***. Cette liaison, qui n’était d’abord que connaissance de voisinage, devint bientôt de bonne amitié ; nous nous confiâmes mutuellement nos secrets ; et, ce qui est rare entre deux femmes qui ont à peu près les mêmes prétentions, notre union a subsisté longtemps sans souffrir la moindre altération.

Mlle  *** est une grande fille parfaitement bien faite ; je n’ai pas encore vu de taille comme celle-là, qui réunisse en même temps la majesté et les grâces, et toute l’élégance d’un corps agile et délié avec ce qu’un embonpoint raisonnable peut offrir de plus capable d’exciter