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LA BELLE ALSACIENNE


gronder et qui considère les bonbons qu’on lui présente pour l’apaiser ; la joie renaissante qui brille dans ses yeux laisse encore entrevoir de faibles vestiges d’une douleur évanouie.

L’amour en souriant acheva d’essuyer mes pleurs : l’oracle, par ses réponses exécutées fidèlement, en avait radicalement tari la source ; il m’annonça lui-même que je n’avais plus besoin de le consulter et m’offrit de consolider la certitude qu’il me donnait de mon état par des assurances personnelles. Je le pris au mot, les preuves furent complètes et ne laissèrent aucun prétexte à l’incrédulité.

Qu’il est doux de se trouver enfin délivré d’une ennuyeuse captivité ! le cœur, libre et rendu à lui-même, cherche, par l’impétuosité de ses désirs que la contrainte n’a fait qu’irriter, à se dédommager des contradictions qu’il a essuyées.

Je savourai avec un ravissement inexprimable le plaisir de pouvoir donner au timide *** les premières leçons de tendresse. Les ménagements que j’avais été