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LA BELLE ALSACIENNE


m’unissais ne devait rester à Metz qu’autant de temps qu’il en fallait pour la consommation de son mariage. Obligé de rejoindre son régiment, il n’avait pu dérober que ce court espace de temps. L’état de veuve n’avait rien d’alarmant pour moi ; l’officier, quoique d’une figure à se faire aimer, n’avait fait sur mon cœur qu’une impression fort ordinaire.

J’entendais parler de son départ sans effroi ; je ne consentais à ce que l’on exigeait de moi que par l’obéissance à laquelle ma mère m’avait accoutumée.

Nous montâmes dans une chaise qui nous avait été envoyée pour nous conduire au rendez-vous. Nous étions déjà aux portes de la ville, lorsqu’il vint un contre-ordre qui nous fit rebrousser chemin. Un officier supérieur, parent de mon futur époux, et qui s’intéressait à sa fortune, avait obtenu des ordres de la cour pour lui faire quitter le séjour de Metz. Cet incommode parent arriva le jour même qu’il avait choisi pour son hymen. Adieu projets de plaisirs ! La partie concertée fut rompue,