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LA BELLE ALSACIENNE

Je n’étais pas insensible aux efforts qu’il faisait pour me plaire : il était aimable, une physionomie prévenante, une taille aisée, un caractère doux, liant et fait pour la société ; tendre, complaisant, officieux, soumis auprès du sexe, ne respirant que le plaisir : que d’attraits pour séduire un cœur comme le mien, qui, quoique novice, se sentait une vocation surnaturelle pour la volupté ! Il s’était aperçu aisément de l’impression qu’il avait faite sur moi ; il ne s’agissait plus que de faire naître une occasion favorable à l’inclination qui me parlait pour lui.

Nous étions dans la saison des vendanges. G…, qui mettait toute son étude à s’établir de plus en plus dans les bonnes grâces de ma mère, proposa une partie de campagne, qui fut acceptée : il nous conduisit à sa maison, où tout était préparé pour nous recevoir.

Le penchant secret qu’il m’avait inspiré me faisait goûter une joie inexprimable de me livrer aux divertissements qu’il nous procurait. Qu’il est doux d’avoir obligation

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