Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/396

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qu’ils ont défendue, pour agiter les intérêts publics, pour mêler l’expression de leurs vœux à la volonté générale. Les hommes libres croiraient trahir leur patrie et eux-mêmes, si, .jaloux de vains honneurs, ambitieux d’un pouvoir que la loi ne leur aurait pas conféré, ils osaient y faire servir cet appareil militaire que la nation ne leur a donné que pour en imposer à la tyrannie.

« Ces opinions, Messieurs, vous indiquent assez ce qiia nous pensons de Tinstilution de votre Société. Il est inutile de vous dire que le patriotisme dont sont animés tous les gardes nationaux de France, nous rassure pleinement sur le sort et les progrès de cette institution ; et qu’instruits qu’elle n’est formée que par l’assentiment individuel d’un petit nombre de personnes, c’est moins à son importance qu’au désir de manifester notre pensée, (jue nous avons cru devoir le développement de ces principes.

« Les Membres de la Société des Amis de la Consliluiion (i). » La réponse de Barnave aux Fédérés était signée par Mirabeau l’aîné, frésident^ Feydel, Villars, H. Fr. de Verchère et Alexandre Beauharnais, secrétaires.

Dans leur lettre aux Amis de la Constitution., « les Fédérés manifestaient leurs dispositions et le vœu d’être admis à offrir une garde au Roi et à l’Assemblée nationale. »

Fréron publia aussitôt un article très vif contre les chefs des Fédérés. On y lisait :

« Le général (La Fayette) s’attendoit si bien à être dénoncé comme Fauteur, l’instigateur, le protecteur du club dangereux, criminel, inconstitutionnel des Fédérés, lequel prend dans ses lettres le titre ambitieux de Société des Gardes nationaux de France., qu’il envoya le soir même aux Jacobins son aide-major-général la Colombe (2). Qu’advint-il à ce brave Satellite du sieur Moitié (La Fayette) ? La plus mortifiante mésaventure ; il fut prié par les censeurs de sortir à l’instant de la salle, n’ayant pas l’honneur d’être de la Société ; ce qu’il exécuta. C’est un fait dont tous les assistans furent témoins. Quel dommage qu’on l’eût fait sitôt déguerpir ? il auroit pu rendre à son chef les propres expressions de Barnave et de Mirabeau sur son compte ; il lui auroit dit comme quoi le premier, parlant avec toute l’énergie qui caractérise ce jeune et brave député, il dénonçoit M. La Fayette et demandoit qu’il fut tenu de s’expliquer au sujet des pré- [1]

  1. ) Mo ?ii leur universel, du vendredi 10 décembre 1790. (2) M. de La Combe, un des trois aides-majors généraux de La Fayette*