Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/397

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tendus Fédérés, autorisés par lui à monter la garde chez le roi, à lormer entr’eux une assemblée délibérante, quoique armée, et, pour comble de scandale, à la faire présider par un nommé Saint-Amand, son aide-de camp ; il lui auroit encore appris cette autre particularité : on donnoit à l’assemblée communication d’un libelle atroce contre les Lameth, les d’Aiguillon, les Robespierre, libelle écouté sans aucune marque d’improbation, excepté le passage où vint le lourde M. Mottié... (1). »

L’opinion publique suivait deux courants : l’un qui acceptait sans aucune opposition les actes de la Mairie et de l’État-major de la Garde nationale parisienne, qui se manifesta en fondant des clubs royalistes-constitutionnels, comme ceux des ImpM’tiaux et des Feuillants ; l’autre suspectant tout ce qui venait de La Fayette et de Bailly, chargés d’assurer l’ordre et la tranquillité dans la capitale, en relations fréquentes, parfois officielles, avec l’entourage de Louis XVI et les royalistes déclarés.

Le samedi, 11 décembre 1790, deux députés de la Société des Gardes nationaux des départements de France, M. M/a»(/e, capitaine de la Garde nationale de Riom, et M. Duvernier, capitaine de la Milice nationale de Caen, furent annoncés et introduits devant le Conseil général du département de la Seine (2). L’un d’eux, portant la parole, a dit :

« Messieurs,

« Nous venons nous acquitter, auprès de la Municipalité de Paris, d’une mission dont a bien voulu nous honorer, auprès d’elle, la Société des Gardes nationaux dos difîérens départeiiiens. Nous nous empressons de lui apprendre que, d’après les décrets de l’Assemblée nationale sur l’organisation et la distribution de la force publique, cette Société, jalouse de montrer son respect, son obéissance à la Loi, a unanimement arrêté de se dissoudre et de ne plus s’assembler. Elle a obtenu. Messieurs, lors de sa formation, une approbation de M. le Maire ; aujourd’hui elle se fait un devoir, en cessant ses séances, de vous prévenir, et de lui renouveler, ainsi qu’à vous. Messieurs, les sentimens d’estime et de respect que vous lui avez inspirés. » MM. les députés ont fait ensuite lecture de l’arrêté de leur Société, com’u en ces termes :

(1) L’Orateur du Peuple, t. III, p. 473 et 476. (2) Le Moniteur universel consacre quelques lignes seulement à cette réceptiuu des i^ardes nationaux fédérés à l’Hôtel de Ville*