Au chap. XXXIII du cinquième livre de la Thora on trouve le passage suivant : « Le Seigneur est venu de Sinaï, il s’est levé vers vous de Sa’îr, il a resplendi de la montagne[1] de Pârân et avec lui, à sa droite, les myriades des saints ». Les montagnes de Pârân veulent dire la Mecque et la contrée de l’Hedjâz[2], car Pârân est le nom d’un de ces rois amalékites qui se sont partagé la terre dont l’Hedjâz échut à Pârân, qui en appela de son nom tout le territoire. Les paroles de la Thora : « Dieu est venu de Sinaï » veulent dire : quand il est venu, il a fait paraître sa religion et la doctrine de son unité, pour autant qu’elles ont été révélées à Moïse sur la montagne du Sinaï. Les mots « il est monté de Sa’îr », s’appliquent aux montagnes de la Syrie, où Jésus a manifesté la religion que Dieu lui avait révélée. Enfin les mots « il a resplendi des montagnes de Pârân » se rapportent à la religion resplendissante et parfaite de l’Islâm que Dieu a fait paraître par l’intermédiaire de notre prophète Mohammad, à la Mecque et dans l’Hedjâz. L’expression « les myriades des saints l’accompagnent et sont à sa droite », se rapporte aux hommes pieux et saints. Ici ce sont les compagnons du prophète Mohammad, qui n’ont cessé d’être avec lui et à sa droite et ne l’ont jamais quitté.
Les quatre qui ont écrit les quatre évangiles sont d’accord pour transmettre cette parole : « Au temps où il fut élevé au ciel, Jésus dit aux Apôtres : Je m’en vais vers mon père et votre père, vers mon Dieu et votre Dieu ; je vous annonce qu’après moi viendra un prophète dont le nom est Paraklête ». C’est un mot grec qui en arabe veut dire Ahmad[3], ainsi que Dieu dit dans le Korân[4] : Jésus dit : « Je
- ↑ Var. : des montagnes.
- ↑ Les gens du livre sont d’accord à identifier les montagnes de Pârân avec l’Hedjâz ; donc, Hagar et Ismaël se trouvant dans le désert de Pârân, se trouvèrent à la Mecque honorée. Quand il est dit que Dieu resplendit de là, cela veut dire que le message de Mohammad resplendit sur tout le désert, et les mots suivants « des myriades à sa droite », se rapportent aux compagnons. Ce passage très clair corrobore tout ce qui précède, et le rend manifeste comme la clarté du soleil (Note marginale du texte arabe imprimé). Cf. Abou’l feda : Hist. anteisl., éd. Fleischer, p. 179.
- ↑ En lisant παράϰλυτος (pour περιϰλυτὸς) au lieu de παράϰλητος.
- ↑ Soura du rang, LXI, v. 6.
la conformité de Moïse avec Jésus ou de Jésus avec Moïse détruit la divinité de Jésus. Ils sont tenus, par le fait même d’avoir divinisé Jésus, d’appliquer cette parole à Mohammad ; car, s’ils l’appliquaient à Jésus ils seraient des infidèles aux yeux de leurs prêtres et à nos yeux ; si par contre ils l’appliquent à Mohammad, ils sont encore infidèles aux yeux de leurs prêtres. Il ne leur reste donc d’autre échappatoire que d’avouer que ce verset se rapporte à Mohammad (Note marginale du texte arabe imprimé).