Aller au contenu

Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/319

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

circonstances exigent leur propagande ; de sensationnelles conversions se produisent. Les journaux conservateurs eux-mêmes, et un grand nombre d’hommes d’État expriment devant le parlement la même pensée, jugent qu’il faut accorder aux femmes un témoignage de la gratitude nationale. « Les femmes ont été admirables, » dit Lloyd George, et cette déclaration est pleine de promesses.

En Allemagne, Hélène Lange, que suivent dix-sept mille femmes, demande au Sénat de Hambourg de reconnaitre, par l’octroi des droits politiques, les sacrifices féminins. La question féministe est posée devant le Reichstag ; et si les femmes ne trouvent dans les sociaux-démocrates majoritaires que de tièdes défenseurs, les indépendants soutiennent passionnément leur cause. En Hongrie, Rosika Srhwimmer, « maréchale de l’armée féministe », conduit ses troupes devant la Diète et arrache au président du conseil… des promesses. Térésa Labriola, à Rome, montre que les femmes sont « la ligne intérieure de défense de tous les peuples », et que cette ligne sera d’autant plus solide que les femmes auront des droits plus étendus. Et le même jour d’août 1917 où l’on se décide à Londres à abattre les grilles qui, à l’intérieur du parlement, séparaient les hommes des femmes, à Calcutta, cinq mille Hindoues applaudissent une féministe qui demande la suppression du purdah.

Les nouvelles victoires. — La dernière année de la guerre est donc marquée par une série de progrès