Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/304

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elle-même de la Voix des Femmes, il serait plaisant que les femmes fussent réellement avocates ou doctoresses, comme elles le sont maintenant, à seule fin d’être indépendantes et de gagner leur vie.

Les journaux féministes se placent à un point de vue tout différent.

En effet, tout en faisant l’éloge de la première jeune fille reçue docteur en Amérique, et qui, celle-là, a bien l’intention d’exercer, tout en s’écriant : « Honneur au Nouveau-Monde qui nous offre un pareil exemple », tout en réclamant avec Cabet que les maladies spéciales aux femmes ne soient traitées que par des femmes, il est bien évident que, si les femmes réclament le droit d’être médecins et avocats, c’est surtout dans leur intérêt propre et dans l’intérêt des leurs.

« Nous avons dit, dit la Voix des Femmes, qu’il fallait que les femmes étudiassent le droit, chose qui a paru au moins bizarre, sinon extravagante… Ainsi la femme ne se laissera plus prendre aux mensonges d’un époux ambitieux, imprudent, elle n’apposera