ment de Meurthe-et-Moselle subit le premier choc. Les arrondissements de Briey et de Longwy, plus convoités et moins protégés, reçoivent la visite des uhlans avant-coureurs de l’invasion.
Devant la ruée des barbares, un peu partout la population se disperse et l’on comprend — sans l’excuser — l’affolement de certains en songeant à la réputation de terreur — justifiée — qui précède les Teutons. Mais dans le désarroi général on voit le plus souvent les employés de l’État rester calmes. Ils se tiennent à leur poste comme les soldats au leur. Les femmes, que l’on excuserait certes d’un moment de faiblesse, sont les plus admirables. Qui extrairait des citations à l’ordre de l’armée le livre d’or de la bravoure féminine, verrait en parcourant ses nombreux feuillets le rôle parfois capital que d’humbles employées ont joué au début de la guerre.
S’il est nécessaire de défendre la frontière, nécessaire d’amener et de ravitailler les troupes, n’est-il pas nécessaire aussi de maintenir les relations entre l’intérieur et les pays frontières bien vite envahis ?
Bien souvent ces relations n’auraient pu être maintenues, cette liaison n’aurait pu être assurée sans le dévouement, la conscience, la ténacité de femmes courageuses.
La petite ville de Chambley (Meurthe-et-Moselle) est bombardée dès le commencement d’août par les Allemands établis à deux kilomètres. Au bureau de poste se tiennent deux employés : un père et sa fille M. et Mlle Marie restent à leur poste jusqu’au dernier moment pour assurer les communications électriques. Ils partent