Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/113

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On peut prédire aussi, sans trop de paradoxe, que le pouvoir ne recrutera pas toujours ses principaux agents parmi ces vétérans de la politique dont les rangs s’éclaircissent chaque jour. C’est un jeu monotone que de découvrir Pierre pour couvrir Paul, et de faire circuler de place en place un petit personnel immuable et fatigué. Les jeunes gens auront leur tour, et l’avenir m’excusera peut-être d’en avoir dit si long sur M. Jules Pelletier et son ami le baron de Soubeyran.

Puisque je suis sur ce terrain, laissez-moi faire l’éloge d’un sous-préfet : une fois n’est pas coutume. Un brocanteur ne ferait pas fortune avec les encensoirs que j’ai cassés sur le nez des sous-préfets.

Mais une bonne idée est bonne, d’où qu’elle vienne ; elle paraît même un peu meilleure, si je ne me trompe, lorsqu’elle naît en terrain stérile ou réputé tel. Notre administration, prise en bloc, laisse terriblement à dire. Il y a tout un vieux personnel réactionnaire, effaré, rebelle à tout progrès, hostile à toute nouveauté, même bonne. C’est la vieille poussière de la rue de Poitiers qu’on a secouée sur la France et qui s’est logée un peu partout. Mon Dieu ! je ne dis pas qu’il soit impossible de vivre avec cette administration invalide, mais quant à marcher, c’est différent.

Or, il paraît certain que si un gouvernement