Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/159

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quête du monde, ni la vue des monuments trop lourds et des églises trop riches, pour se consoler de l’ilotisme auquel vous les condamnez. De tous les biens que le pouvoir temporel prodigue à l’univers, ils n’en connaissent qu’un : la fièvre paludéenne. Il n’y a pas de raison, même dans le discours de M. Thiers, contre l’émancipation de ces pauvres gens-là.

Restent 175 000 individus qui subiront éternellement le despotisme d’un prêtre, pour que les consciences de notre pays s’épanouissent en liberté. À ce prix seulement nous pourrons vivre heureux et disserter en termes choisis, dans les salons et dans les assemblées, sur les libertés nécessaires. Ô liberté ! que de crimes on commet encore en ton nom !

Est-il donc vrai, toute rhétorique à part, qu’un prêtre ne puisse être libre, s’il n’est despote ? Faut-il admettre aveuglément, ou sur la foi d’un homme d’esprit, qu’il n’y a d’indépendance que dans la souveraineté ? » Pour marier des cousins germains, éplucher des cas de conscience, discuter gravement des questions de liturgie, excommunier les idées modernes, mettre Dumas père et Dumas fils à l’index, et canoniser un jésuite de temps en temps, est-il absolument nécessaire de porter la couronne et de frapper monnaie ?

S’il n’y a pas moyen d’accommoder les choses, et