Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/160

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que les consciences catholiques soient intraitables sur ce point, faut-il absolument que le pape règne à Rome et non ailleurs ? Les Romains se sont dévoués assez longtemps ; il serait juste enfin de leur donner congé et d’offrir à la papauté d’autres victimes. À qui le tour ? Personne ne répond. M. Thiers lui-même, j’en suis sûr, ne consentirait pas à loger le pape en France. Il tient à le laisser à Rome, parce que M. Thiers est ami de l’Autriche et ennemi de l’Italie : il compte sur les ravages qu’une balle oubliée, un éclat d’obus ou tout autre corps inerte produit à la longue dans un corps vivant. Reste à savoir si la nation française est pour l’Autriche avec M. Thiers, ou pour l’Italie contre lui.

L’honorable orateur a déployé dans sa plaidoirie toutes les ressources d’un esprit subtil. Cependant il a oublié un argument très-neuf et très-piquant, qu’un de ses nouveaux alliés m’adresse aujourd’hui même par la poste.

Le chanoine Salvador Petronio Russo, Sicilien d’origine et jésuite de profession, si je ne me trompe, a publié une brochure où il défend, lui aussi, le pouvoir temporel au nom de la liberté de conscience. Cet opuscule, où la foi la plus vive et la polémique la plus ardente remplacent avantageusement l’érudition et la logique, a été traduit à Dijon par M. l’abbé Victorin Simonet, qui l’a en-