Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

richi de ses observations personnelles. Simonet vous est peut-être inconnu et Petronio n’avait pas encore logé son nom dans la mémoire des hommes ; mais l’un des deux au moins mérite d’être cloué sur cette page, aux yeux de tous les honnêtes gens du pays. C’est lui qui a volé le petit Coën à ses parents, et il s’en vante !

Non-seulement il s’en vante, le malheureux, mais il tire de cet exploit un argument décisif en faveur du pouvoir temporel : « Si l’Église n’était pas souveraine, on ne serait pas libre de se sauver dans ses États ! »

Qu’en pense l’honorable M. Thiers ?

Il est certain qu’en France et dans tous les pays où l’Église n’est pas tout à fait souveraine, un tel crime ne serait pas toléré. À Rome, sous la protection du drapeau français, il a été non-seulement impuni, mais sanctionné par le chef de l’État, qui en fait son affaire personnelle.

Plusieurs versions ont circulé dans le public : voici la bonne, puisqu’elle émane du héros lui-même.

Petronio était lié avec deux cordonniers de son pays, bourboniens et fanatiques. Ces messieurs avaient leurs boutiques à deux pas du Ghetto. Un jour que le chanoine était allé faire une visite à ses amis, il les trouve en pleine discussion avec un juif, marchand de mouchoirs. Il n’était question