Page:About - Causeries, deuxième série.djvu/273

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bien que non, et vous savez aussi le vieux proverbe français : Dis-moi qui tu hantes… Et vous-même, monsieur, ne signez-vous pas quelquefois de noms qui ne sont pas les vôtres ?

Un médium croit-il commettre un faux en écriture historique lorsqu’il met le nom d’un grand homme au bas de ses élucubrations ? J’ai sous les yeux un numéro de la Revue spirite, rédigée par ce M. Allan Kardec, votre compère, qui ne s’appelle ni Allan ni Kardec. J’y trouve saint Louis, Lamennais, saint Augustin, le cardinal Wiseman, radotant à l’unisson en patois spirite. Il est bien établi qu’un médium écrit ce qui lui passe par la tête et signe du nom qu’il veut. Direz-vous le contraire ? Vous figurez dans ce numéro comique où le cardinal Wiseman a eu besoin de se faire assister par saint Augustin pour confectionner la phrase suivante :

Oh ! oui, mes amis, c’est avec bonheur et reconnaissance pour celui à qui nous devons tout, que je viens vous exhorter, vous qui avez le bonheur d’être admis parmi les ouvriers du Seigneur, de persévérer dans la voie où vous êtes engagés ; c’est sinon la seule, au moins la meilleure, car si une partie de l’humanité peut faire son salut avec la foi aveugle sans tomber dans les embûches et les dangers qu’elle offre, à plus forte raison ceux dont la foi a pour base la raison et l’amour de Dieu, que nous vous faisons connaître tel qu’il est, doivent arriver à conquérir la vie éternelle dans le sein de ce même Dieu.

(Revue spirite, 8e année, p. 221.)