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AUX HONNÊTES GENS

porté plus d’une victoire en quatorze ans. Si j’avais épousé l’opposition, l’opposition m’aurait défendu sans nul doute contre les champions du pouvoir. Si je m’étais inféodé au gouvernement impérial, j’ai lieu de croire que la force régnante m’aurait prêté quelques-uns de ces arguments sans réplique dont elle dispose en temps d’émeute.

Mais j’ai le malheur et l’honneur de n’appartenir qu’à moi-même. Je ne suis d’aucun parti, je ne marche pas sous un drapeau ; j’aime mieux remuer librement les deux bras que de m’avancer en bel ordre de bataille, entre les coudes de mes voisins. La devise des partis et des armées est la même : « On ne raisonne pas sous les armes. » Or, je préfère à tous les bénéfices de l’association le droit d’agir et de penser suivant ma conscience. On peut entraver la liberté d’écrire, par des lois que nous subissons, mais l’homme qui se condamne lui-même à louer ou à blâmer aveuglément, sur un mot d’ordre, ce qui plaît ou déplaît à son parti, commet un suicide moral.

Les partis, masses brutales, prétendent qu’on les serve sans condition. À leurs yeux, tout acte d’indépendance et de discernement n’est que la trahison d’un soldat qui déserte. Es-tu pour l’empereur ? Il faut approuver tout, la paix, la guerre, les traités inattendus, les espérances données, retirées, rendues, suspendues, les libertés sagement comprimées ou noblement rétablies, Novembre et Décembre, l’occupation de Rome et la campagne d’Italie,