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GAËTANA.

LE BARON.

Et cependant, hier, vous ne m’avez pas dit la vérité. « J’en suis sûr maintenant, vous me cachiez quelque chose.

GAËTANA.

Ne m’en parlez pas, j’en suis toute honteuse.

LE BARON.

« Ah ! »

GAËTANA.

Je vous aurais tout conté de prime abord ; mais vous m’avez épouvantée par vos menaces, et j’ai craint de causer un malheur.

LE BARON.

Et maintenant ?

GAËTANA.

Oh ! maintenant, il n’y a plus de danger pour personne, et je ne crains plus de vous confesser mes crimes. Cette rose, vous savez ? Ce n’était pas moi qui l’avais cueillie. Le rosier était trop haut pour ma main… C’est un jeune homme qui me l’a donnée.

LE BARON, se contenant, d’un ton patelin.

Un beau jeune homme ?

GAËTANA.

Oui, et surtout bon et dévoué. Figurez-vous que depuis trois mois le pauvre garçon se désespérait de ne pas m’avoir connue avant vous pour me demander en mariage ! Je crois qu’il m’aimait bien aussi ; non pas violemment comme vous disiez tout à l’heure, mais d’une franche et sincère amitié. Lorsqu’il a su que vous reveniez, il a perdu la tête. Il s’est mis à jouer, par dépit, et il s’est presque ruiné.

LE BARON.

Pauvre enfant !

GAËTANA.

N’est-ce pas ? Je le plaignais aussi de tout mon cœur.

LE BARON.

Et comme vous n’êtes pas femme à recevoir sans rendre, lorsqu’il vous a donné cette fleur, vous lui avez accordé quelque chose en échange ?