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ACTE DEUXIÈME.

GAËTANA.

Oui, monsieur, un baiser sur le front, le baiser d’une sœur à son frère, et je suis allée pleurer dans un coin.

LE BARON.

Oui ; la migraine en question.

GAËTANA.

J’aurais eu bien mauvais cœur si je n’avais pas pleuré. Il partait pour l’armée.

LE BARON, furieux.

Il est parti !

GAËTANA.

Sans cela, oserais-je vous raconter ?…

LE BARON, se contenant.

C’est juste. Mais puisqu’il est parti, rien ne vous défend plus de me dire son nom.

GAËTANA.

Je ne vous l’ai pas encore nommé ? C’est le comte Gabriel Pericoli.

LE BARON, se levant.

Enfin ! Ma haine ne s’égarera plus au hasard ! Pericoli ! En effet, une vieille famille. Ce n’est pas un parvenu comme moi ! Un jeune homme, n’est-il pas vrai ? Au fait, vous me l’avez dit. Ah ! ce monsieur vous donne mes roses, et vous lui rendez des baisers fraternels !… Et quand je reviens d’un voyage de trois mois, où j’ai sauvé votre fortune, le premier mouvement de ma femme est de pleurer le départ de ce monsieur ! Et sans doute il était là, caché dans la foule, lorsque vous m’avez salué de cette belle révérence ? L’accueil dont vous m’honoriez n’a pas dû lui donner de jalousie, et je suppose qu’il a été content de vous !

GAËTANA, indignée.

Monsieur !

LE BARON.

Mais, pardon ! j’ai interrompu votre récit au bon moment. N’aviez-vous pas encore quelques péchés mignons à confesser ?