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Page:About - Germaine.djvu/99

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de ces curieux débris. Don Diego traduisait à sa femme les récits interminables du gardien. Mais l’impatience fébrile de la malade brûlait tout le plaisir du voyage. La pauvre fille ne s’appartenait plus ; elle était à son mal et à la mort prochaine. Elle ne marchait que pour se sentir vivre, et ne parlait que pour entendre le bruit de sa voix. Elle allait en avant, revenait sur ses pas, demandait à revoir ce qu’elle avait vu, s’arrêtait en chemin et s’ingéniait à chercher des caprices que personne ne pût satisfaire. Sur les neuf heures, le froid la prit, et elle proposa de retourner à l’auberge. « Décidément, dit-elle, je veux mourir ici ; j’y serai tranquille. » Mais elle s’avisa que le Vésuve n’avait peut-être pas dit son dernier mot, et qu’il pourrait verser une nappe de feu sur sa tombe. Elle parla de retourner à Paris, et se mit au lit avec un frisson de mauvais augure.

La douairière soupa auprès d’elle. L’enfant était couché depuis longtemps. L’aubergiste de la Couronne de fer invita les hommes à descendre à la salle à manger : ils y seraient mieux que dans une chambre de malade, et ils auraient de la compagnie. Le docteur accepta la proposition, et don Diego le suivit.

La compagnie se réduisait à deux personnes : un gros peintre français, gaillard de bonne humeur, et un jeune Anglais rose comme une crevette. Ils