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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/105

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Le raisin de Corinthe se cultive depuis l’isthme jusqu’à Arcadia, sur presque tous les rivages du nord et de l’ouest de la Morée. Le grain est d’une couleur violacée et de la grosseur d’une groseille ; il n’a point de pepins, et pend en longues grappes très-lâches. On vendange le raisin de Corinthe à la même époque que tous les autres. Aussitôt cueilli, on le sèche au four, on l’emballe, et on l’expédie en Angleterre. Si la Grèce cessait de produire ces précieux petits grains noirs, il n’y aurait plus ni plum-puddings, ni plum-cakes, ni aucune de ces friandises dont les plums, ou raisins de Corinthe, sont la base. Si la maladie du raisin, qui a détruit, en 1852, les deux tiers de la récolte, avait fait mourir les ceps, l’Angleterre eût été privée du plus pur de ses plaisirs, et la Grèce du plus clair de ses revenus ; car les huit ou dix mille hectares qui produisent le raisin de Corinthe ont fait entrer dans le pays, en 1849, plus de six millions de drachmes d’argent anglais.

Les Grecs sont plus friands d’argent que de raisin de Corinthe ; ils exportent à peu près la totalité de la récolte. À peine peut-on se procurer à Athènes quelques grappes fraîches, et des raisins secs on n’a que le rebut.

Un fait digne de remarque, c’est que les Anglais sont le seul peuple de l’univers qui recherche passionnément le raisin de Corinthe. Si la France, l’Amérique et la Russie étaient possédées du même amour, la consommation de ce produit serait illimitée, et la Grèce aurait dans ses vignes la source d’un revenu inépuisable. Le peuple grec n’aurait pas