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LE PAYS.

Pentélique, qui a fourni et qui pourrait fournir encore le plus beau de tous les marbres statuaires. Au milieu de la plaine s’élèvent quelques rochers qui enveloppent et protégent la ville : c’est le Lycabète, le Musée, l’Aréopage, et surtout l’Acropole, le plus beau et le plus célèbre de tous. Le voyageur qui s’approche du Pirée ne voit pas l’Athènes moderne, mais ses yeux sont frappés tout d’abord par l’Acropole et les ruines gigantesques qui la couronnent. En Grèce, le passé fera toujours tort au présent.

Le Pirée est un village de quatre ou cinq mille âmes, tout en cabarets et en magasins[1]. Une route de sept kilomètres environ le fait communiquer avec la ville. Cette route est entretenue avec quelque soin : cependant elle est horriblement fangeuse en hiver, et poudreuse en été. Elle est bordée, en quelques endroits seulement, de grands peupliers d’une espèce particulière, plus vigoureux, plus amples et plus touffus que les nôtres, et dont la feuille est doublée d’un léger coton. On ne rencontre d’abord que des landes stériles, qui vont se confondre à droite avec les marais de Phalères. À un quart de lieue du Pirée on commence à voir quelques vignes et quelques amandiers : un peu plus loin, la route passe sur un ruisseau imperceptible : Antonio m’avertit que c’était le Céphise. Dès ce moment, la route s’embellit un peu  ; elle longe un bois d’oliviers qui faisait autrefois le tour de la ville, mais que la guerre de l’indépendance et l’hiver rigoureux de 1849 à 1850 ont

  1. Nos soldats ont nettoyé les rues du Pirée : ils y ont même créé des jardins. Le patriotisme grec remettra les choses en ordre quand nos soldats seront partis. (Note de la 2e édition.)