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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/121

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fourni par les Romains, l’ameublement par les camélias, les murailles par les passiflores.

Le plus grand charme de ce jardin, pour les voyageurs qui viennent de France, c’est qu’on y voit fleurir en pleine terre les plantes que nous élevons auprès d’un poëte. Les orangers du Luxembourg et des Tuileries ressemblent toujours un peu aux arbres frisés qu’on donne aux enfants pour leurs étrennes, avec six moutons et six bergers. La reine a un petit bois d’orangers qui sont des arbres et non des joujoux. Elle a des palmiers plus grands que ceux du jardin des Plantes, qui poussent au milieu d’une pelouse verte. Ce qui coûte le plus cher, c’est la pelouse, ce ne sont pas les palmiers. On ne saura jamais ce qu’il faut de soins, de travaux et d’eau fraîche pour entretenir un gazon dans Athènes au mois de juillet. C’est un luxe vraiment royal. Pour arroser ses herbages, la reine a confisqué un certain nombre d’aqueducs qui s’en allaient tout bourgeoisement porter leur eau à la ville et donner à boire aux citoyens. Sa Majesté les a pris à son service. Les Athéniens s’en trouvent mal, mais le gazon s’en trouve bien.

Les ruines du temple de Jupiter Olympien s’élèvent dans la plaine, un peu plus bas que le jardin. Adrien ne se doutait guère qu’il construisait ce temple, gigantesque pour embellir un jardin anglais et amuser les yeux d’une princesse d’Oldenbourg.

La reine aime son jardin tel qu’il est ; mais elle l’aimerait mieux si les arbres étaient plus grands. Elle aspire à une haute futaie ; elle ne l’aura point, et elle ne s’en consolera jamais. La terre végétale est trop rare, les racines des arbres ne sont pas assez