Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/122

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profondes, les vents qui soufflent sur l’Attique sont trop violents ; j’ai vu des cyprès de cent ans culbutés en une seconde par le vent du nord. La reine ne se tient pas pour battue : elle force ses jardiniers d’ébrancher tous les arbres pour les faire monter plus haut. Après chaque orage, les ouvriers trouvent deux ou trois cents arbres les racines en l’air : et on les replante comme on peut, et on les taille de plus belle.

Le jardin de la reine est public : il est assez juste que ceux qui en font les frais aient le droit de s’y promener. Seulement, comme la reine s’y promène aussi, et qu’elle n’aime pas à rencontrer ses sujets face à face, le public n’est admis que depuis le moment où Leurs Majestés sortent à cheval jusqu’à la nuit tombante. En été, la reine sort quelquefois à sept heures et demie du soir : les promeneurs ont le temps d’entrer et de sortir. Si par aventure, la reine ne sort pas avant la nuit, le jardin reste fermé tout le jour. Les soldats qui gardent les portes se montrent accommodants pour leurs compatriotes et leur permettent souvent d’entrer avant l’heure prescrite. En revanche, il leur arrive de croiser la baïonnette sur un ambassadeur, à l’heure où tout le monde peut entrer. Le règlement est si bien conçu et si spirituellement exécuté que le jardin n’a rien à craindre de la foule et qu’on ne s’étouffera jamais dans ses allées.

Athènes possède un jardin botanique, ou plutôt un établissement de jardinier pépiniériste régi par l’État. On y trouve les mêmes plantes que chez les marchands et au même prix.

Capo d’Istria a fondé à Tyrinthe une école d’agri-