comme on peut le deviner ; les sculptures sont parties pour Rome au temps des Césars, pour Venise au temps de Morosini, pour l’Allemagne au temps de Gropius, pour l’Angleterre au temps de lord Elgin, pour la Russie au temps d’Orloff et sous la présidence de Capo d’Istria. On ne saura jamais tout ce que les Russes ont enlevé ou détruit dans l’Archipel à l’époque où ils s’en étaient rendus maîtres, et les archéologues athéniens parlent encore avec douleur des libéralités diplomatiques du président.
Ce qui reste à la Grèce de tous les ouvrages de ses sculpteurs, c’est la frise occidentale du Parthénon, les cinq cariatides du temple d’Érechthée, et des fragments : fragments de chefs-d’œuvre entassés avec des débris d’ouvrages médiocres.
Mais, si le statuaire a peu de chose à étudier en Grèce, l’architecte y trouve un monde. L’Acropole, c’est-à-dire la forteresse de la vieille Athènes, est encore un nid de chefs-d’œuvre. Quoi que vous ayez entendu dire à la louange du Parthénon, croyez-moi sur parole, on ne vous en a pas assez dit ; et l’immensité de l’édifice, la simplicité grandiose du plan, la beauté des matériaux, et, avant tout peut-être, la délicatesse fabuleuse de l’exécution, a de quoi surprendre l’œil le mieux averti et l’enthousiasme le mieux préparé.
Il n’entre pas dans le plan de ce livre de dépeindre les monuments de l’ancienne Athènes ; on en trouvera la description et l’histoire dans les ouvrages spéciaux, et surtout dans les deux volumes de M. Beulé, qui sont le dernier mot sur l’Acropole. J’aime mieux