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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/248

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on brûle un peu d’encens ; on chante quelques prières, et cinq ou six personnes se serrent autour du papas dans cette étroite enceinte.

Dans l’opinion de tous les Grecs, c’est une œuvre pie d’élever ces baraques ; c’est un sacrilège de les détruire. Voilà pourquoi ces monuments de misère et d’ignorance restent tous debout.

Chaque église est divisée en deux compartiments. Le chœur est séparé de la nef par un mur percé d’une ou de trois ouvertures : le prêtre tantôt se montre, tantôt se cache aux fidèles.

Tous les Grecs sans exception croient à leur religion et vont à l’église.

La Grèce ne contient ni philosophes ni libres penseurs, ni esprits forts. J’entends par esprits forts ces fanfarons qui rejettent une religion sans la connaître, et affichent un scepticisme où la méditation n’a point de part.

En Grèce, il est de bon goût d’aller à l’église tous les dimanches, de prendre de l’eau bénite, de faire des signes de croix, de jeûner les quatre carêmes et de porter un cierge allumé à Pâques.

« Où allez-vous ? dit un homme du monde à un dandy.

— Je vais prier le papa de venir me confesser demain. »

L’homme du monde ne sourit pas.

Il n’y a donc chez les Grecs ni respect humain ni hypocrisie : chacun observe la religion parce qu’il y croit, et personne ne craint de paraître ridicule en remplissant ses devoirs.

Le peuple en est-il plus moral ? aucunement. La