religion schismatique grecque est une lettre morte elle ne commande point des vertus, mais des grimaces ; elle abonde en exigences minutieuses et en prescriptions vexatoires ; elle excelle à macérer le corps sans profit pour l’esprit ; elle fatigue le bras sans fortifier le cœur ; elle incline le corps vers la terre sans élever l’âme vers le ciel : cette religion, fille du Bas-Empire, participe de l’imbécillité byzantine.
J’ai vu deux fois en Grèce le grand carême et la solennité de Pâques. J’ai donc pu observer la religion dans ses rigueurs et dans ses fêtes. Un heureux hasard m’a permis de faire cette étude une fois à la ville et l’autre à la campagne ; mais les citadins et les paysans se ressemblent beaucoup dans le plaisir et dans la mortification.
Le carnaval se célèbre dans Athènes comme à Privas, à Mortagne et dans toutes les petites villes du monde. Les masques qui circulent par la ville sont laids et malpropres. Ils recherchent les déguisements antiques, les casques de carton et les boucliers de papier peint : les rues sont peuplées de héros d’Homère. Le plus grand plaisir des masques est de prendre une longue ligne à pêcher et d’attacher une gimblette au bout du fil. Tous les enfants accourent dans l’espoir de mordre au gâteau ; mais le gâteau reçoit cent coups de bec et cinquante coups de langue avant d’être entamé : le pêcheur le retire vivement dès qu’il le voit en danger. Il est défendu, comme vous pouvez le croire, d’y mettre les mains, et toute tentative de ce genre est sévèrement réprimée. Ce qui ajoute à la bouffonnerie de ce divertissement, c’est que le pêcheur a soin de se placer au bord d’un rui-