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sseau, et que tout poisson maladroit est bientôt un poisson dans l’eau.

Il est un autre jeu dont l’origine semble très-ancienne et dont le sens est encore inconnu. On plante au milieu d’une rue une grande perche bariolée, du sommet de laquelle pendent des fils au nombre de dix ou douze. Chaque masque en prend un à la main, et tous ensemble tournent autour du poteau, pêle-mêle et dans tous les sens, en ayant soin de ne point embrouiller les fils[1].

Le carnaval, comme toutes les autres fêtes, est assez morne. Si les Grecs s’amusent beaucoup, c’est en dedans. Leur gaieté n’est ni riante ni sémillante.

Le carême commence dès le lundi, et le mardi gras est un jour maigre. Le lundi, tout le peuple d’Athènes se réunit autour des colonnes du temple de Jupiter, pour commencer en commun les mortifications de quarante jours. Il s’y fait une grande consommation d’ail, d’oignon et de toutes sortes de légumes crus. On chante beaucoup, et du nez ; on boit un peu, on ne danse pas mal. Après cette cérémonie religieuse, chacun rentre chez soi.

Je ne sais rien de plus propre à aigrir le sang que le carême des Grecs. Non-seulement ils se privent de viande, mais ils s’interdisent le beurre, les œufs, le sucre, et souvent le poisson. Ils ne mangent que du pain, du caviar, et des herbes assaisonnées d’un peu d’huile. Aussi le carême met les esprits en feu et fait bouillonner toutes les passions politiques et religieuses.

  1. Ce jeu n’est pas la propriété exclusive des Grecs, on le retrouve en Espagne. (Note de la 2e édition.)